‘Things being whatever it is they happen to be, all we can know about them is derived directly from how they appear.’

Mel Bochner, ‘Serial Art, Systems, Solipsism’, in Arts Magazine, summer 1967 (republished in Minimal Art: a Critical Anthology, G. Battcock, New York/E. P. Dutton & Co, 1968)

Sliding Idol, 2006, porte piétonne automatique biface, radar, impression jet d’encre sur vinyle adhésif





Tu proposes un ensemble d’œuvres pour l’exposition. Comment s’articule ton choix ?

Si l’on part du principe que notre réalité quotidienne est déjà saturée d’images, on ne voit pas très bien comment celui qui décide de s’intéresser aux questions qu’elles soulèvent pourrait en fabriquer de nouvelles, toujours selon les mêmes modes et les mêmes codes que se partagent bien des genres, sans risquer la surcharge, voire la redite stérile.

Il me faut donc moins fabriquer des images qu’en déplacer, qu’en décoller là pour en recoller ailleurs, en recycler, en réactualiser. Les installations sont soumises aux mêmes règles. Elles sont souvent re-produites, transformées.

Pour l’exposition « Sliding Idol », je réactive un principe d’installation travaillé à la Villa du Parc à Annemasse, puis à l’École supérieure des beaux-arts de Tours (« Sticky Labels », 2005). Un unique motif est traité avec de multiples dispositifs de monstration qui se perturbent les uns les autres. Une sorte de frontalité bouchée. Une installation plate, pelliculée, mélangeant peinture murale, caissons lumineux et panneaux publicitaires.

J’ai le projet de faire intervenir un nouveau support de motif, une porte piétonne automatique. Quelque chose de générique pour toutes ces images qui nous échappent. J’imagine une porte composée de vantaux mobiles qui s’ouvrent à l’approche du spectateur. Une feinte de l’image qui n’est jamais qu’une métaphore de plus.