‘Things being whatever it is they happen to be, all we can know about them is derived directly from how they appear.’

Mel Bochner, ‘Serial Art, Systems, Solipsism’, in Arts Magazine, summer 1967 (republished in Minimal Art: a Critical Anthology, G. Battcock, New York/E. P. Dutton & Co, 1968)

2004

François Paire s’intéresse à ces images qui nous entourent et que l’on ne regarde pas, les petites étiquettes que l’on trouve sur les agrumes par exemple. Il note leur mode de reproduction, puis joue de la répétition, les déclinant en photographies ou en peintures, les présentant sur des supports toujours différents. François Paire rejoue la répétition systématique des chaînes de production d’images, mettant en avant les modifications progressives, tendancielles que subit le motif. L’artiste travaille sur ce qui est en coin du regard, le met au centre. Pour son exposition à la galerie EOF, il met en scène ces espèces de fantômes de la société mass médiatique. Là un drôle de chien en peinture murale, ici des femmes en sombrero imprimées sur des toiles. François Paire produit-il un art décoratif? Peut-être, car les motifs ne sont jamais particulièrement originaux. Il s’agit en somme d’images sans qualité. François Paire s’amuse de la publicité, de la marque et du logo. Il inquiète à chaque fois le regard lui signalant une prolifération qui lui échappe. Ici donc la prolifération est surlignée dans le travail artistique, elle est reprise, détournée dans le geste, dans l’acte d’exposition.
Léa Gauthier